Introduction a la restauration
La voiture idéale à restaurer pour lamateur |
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Une restauration est un engagement |
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Les fautes courantes lors dune restauration |
La voiture idéale à restaurer pour lamateur
La Citroën 5HP est une voiture idéale à restaurer pour lamateur et le débutant. Simple dans la technique, ne nécessitant pas doutillage spécial, documentation à profusion, beaucoup de voitures déjà restaurées et de nombreux amateurs pour les conseils, pièces que lon trouve facilement, elle est vraiment idéale à restaurer. Ce nest pourtant pas une voiture pour faire une plus value financière. Les coûts dune restauration dans les règles de lart dépassent largement la valeur vénale du véhicule.
Avant de dévisser la première pièce, il faut s´informer sur la matière et se poser les questions suivantes:
Quel modèle? Comment la voiture était elle dorigine lors de la livraison? Quelles ont été les modifications faites sur le véhicule par rapport à loriginal? Quels changements etaient autorisés? Lesquels ont été faits ultérieurement? Quelles modifications sont dépoque, lesquelles ont été faites plus tard? Quelles modifications pour améliorer la puissance ont été faites à lépoque? Quels sont les accessoires dépoque, lesquels nont rien à voir? Comment accède-t-on aux informations utiles? Quelles informations sont vraies, lesquelles sont fausses? Où puis-je trouver les pièces ou faire fabriquer une pièce défectueuse? etc. etc.... |
Souvent il est très difficile daccéder aux "vraies" informations. Malgré la quantité de littérature disponible sur le sujet, celles-ci sont souvent "de seconde main" et de ce fait pas absolument sûres. Les recherches ont mis à jour pas mal de contradictions.
Une restauration est un engagement
Pour une restauration parfaite dans les règles de lart
et conforme à loriginal, il ne faut craindre ni les frais
financiers, ni les efforts. Il serait très frustrant si, après
la restauration, un connaisseur avec un regard critique,
constatait des détails non conformes et faisait une déclaration
du genre: très bien, sauf que cette voiture na jamais
existé dans cette configuration!
Le but dune restauration ne devrait pas être de laisser
croire, au chaland et à nos descendants, un "historique de
cette voiture" qui ne correspond pas à la vérité.
Lhistorien et lexpert automobile remarquent rapidement les fautes et les différences par rapport à loriginal. Certains malins «faussaires dhistoire» ne remarquent pas quil aident à tromper les générations futures par les fautes quils commettent en restaurant une voiture non conforme à loriginal.
La vue actuelle des propriétaires et des collectionneurs est différente de la vue de lépoque. Alors quaujourdhui le «Bijou» est «décoré» au goût de chacun, la production de lépoque était la même quaujourdhui: technologie moderne et meilleur prix, ce qui ne laissait pas de place aux fantaisies.
Pour comprendre cela à notre époque, il faut se mettre dans le contexte de cette période et essayer de comprendre la philosophie dAndré Citroën. Alors que les fabricants de voitures en Europe ont longtemps eu une production haut de gamme qui prenait en compte les désirs de chaque client, Henry Ford aux USA à remarqué dès les années 1910 quune clientèle importante pouvait être gagnée dans la catégorie bas et moyens revenus. Pour cela il fallait réduire au maximum le prix des voitures et, en même temps, augmenter les salaires des ouvriers. Henry Ford disait: les patrons qui abaissent les salaires ou les gardent bas, réduisent leur clientèle. Les baisses de prix ne peuvent être faites que si lon passe dune production quasi manuelle à une production de masse, à la chaîne.
La philosophie d´Henry Ford à été reprise en Europe par André Citroën, qui a appliqué les mêmes méthodes pour permettre à une large clientèle au revenu moyen ou modeste d´accéder à la propriété d´une voiture. La Citroën 5HP était produite pour cette masse, cest à dire elle avait l´essentiel, mais était complète et avait une technologie moderne. Son succès en a fait la première "voiture du peuple" en Europe. (Traduction de voiture du peuple en Allemand = Volkswagen).
Ce succès avait une politique spéciale pour base: le modèle unique. Les souhaits des client n´avaient pas de place, soit on acceptait la voiture tel quelle, soit on avait les moyens de soffrir une autre alternative. Deux alternatives au choix: s´adresser à la concurrence ou modifier par la suite la voiture Citroën. Il existait des accessoires et des carrossiers, tout comme des gens qui augmentaient la puissance des moteurs.
Il était révolutionnaire pour l´époque de recevoir dusine une voiture équipée dun démarreur électrique, de phares électriques et avec roues garnies de pneumatiques!
Les fautes courantes lors d´une restauration
De par les propriétaires successifs, les modes changeantes, les nouvelles lois de l´administration etc, il y eu durant les 90 années passées de nombreuses modifications faites aux véhicules.
Les fautes les plus courantes lors des restaurations sont les suivantes:
Couleur de la carrosserie
Alors que dans les années 1910 et début 1920 les couleurs étaient
plutot claires, la mode passait aux couleurs foncées dès environ
1925. Il nest pas pensable qu´un propriétaire
laissait peindre sa voiture neuve en jaune en 1926, car cela
aurait vieilli sa voiture et elle n´était plus été à la mode.
La couleur jaune était a la mode jusqu´à l´automne 1923. En principe l´usine n´a jamais livré de châssis long de type (C3) avec une carrosserie jaune, tout comme il ny a jamais eu de Torpédo trois places en Trèfle de couleur jaune.
Dans les années 50 et 60, le jaune était de nouveau moderne et beaucoup de voitures repeintes en ces temps là létaient dans cette couleur, ce qui ne correspond pas à loriginal
De toute façon la nuance exacte de la peinture dorigine est rarement connue, on ne peut que lapprocher. Influencés par les modes actuelles, la majorité des gens restaurant une voiture ont changés le rouge ou le bleu dans une teinte plus claire.
Incohérence entre numéros de série, année
de construction et type de voiture
Dans les années 30 et 40, les 5HP ont souvent été
modifiés en tracteur agricoles, ou en utilitaires pour être
autorisés à circuler pendant la deuxième guerre mondiale et
avoir droit aux fameux bons de carburant. Les papiers dorigine
ont souvent été perdus.
En 1950 il y eu en France un nouveau système dimmatriculation avec la carte grise comme elle existe actuellement. Aussi il est compréhensible, lors dune reconstruction ou restauration poussée que les numéros de série et details de construction ne correspondent pas à la voiture telle quelle devrait être pour lannée sur la carte grise. Souvent même lannée manque, on lit alors: date de première mise en circulation inconnue, ou alors on trouve 1930, alors que la voiture nétait plus produite à partir de mi-1926 !
Laiton à la place du nickel
Le laiton poli nétait plus à la mode dans les années
1920. Loxydation du laiton nétait pas esthétique et
il fallait lentretenir en permanence. Le nickelage était
à lépoque très à la mode. Aussi souvent, certaines pièces
laiton ont été nickelées plus tard.
Chrome à la place du nickel
Le chromage industriel à été maîtrisé dès le milieu des années
1920, mais jamais appliqué par Citroën sur la 5HP.
Jantes en couleur
Les jantes étaient livrées complètes et garnies de pneumatiques
par MICHELIN pour Citroën. Afin de simplifier la logistique il ny
eu que des jantes noires. Des filets ou des jantes couleur
carrosserie auraient augmentés les coûts et étaient de ce fait
contraire à la philosophie de Citroën.
Marchepieds
Les marchepieds en métal (dans notre cas en aluminium) étaient
davant garde pour lépoque, par rapport au bois
souvent employé. De plus ils reduisaient le poids de la voiture.
Selon les catalogues dépoque [L23,L50] ils étaient peints en noir et uniquement les rainures de renfort étaient polies. Les réflexions dues à la lumière sur les photos dépoque laissent croire que tout le marchepied était poli.
Mains courantes
Les mains courantes étaient livrées
en noir et montées en dernier sur les carrosseries déja peintes.
Les réflexions dues à la lumière sur les photos dépoque
laissent penser que ces mains courantes étaient en aluminium
poli.
Pare-brise
Sauf le Cabriolet et la voiture de livraison, tous les
pare-brises étaient en une partie et avaient le cadre noir. Chez
les marchands daccessoires on pouvait se procurer des
cadres de pare-brise nickelés. Les pare-brises en deux parties étaient
montés sur les plus grosses voitures comme les B10 et B2.
Sièges et agencement intétieur
Dusine lon ne
pouvait avoir dintérieur en (vrai) cuir. Pour le prix de
vente de cette voiture on navait droit quau simili cuir.
Dès 1924 on pouvait commander le simili cuir dans la couleur de la
carrosserie (rouge => rouge, brun => havanne, bleu =>
noir).
Allumage par delco et batterie
Cet allumage nayant pas démontré la fiabilité attendue,
il a été remplacé en 1923 par un allumage par magnéto.
Ventilateur
Lamélioration du refroidissement par ladjonction dun
ventilateur était adopté par Citroën à partir du 1. Juin 1925 [L146, additif 1, page 3].
Avant lon pouvait avoir des ventilateurs chez les marchands
daccessoires [L41].
L´instrumentation du tableau de bord
Le tableau de bord a été livré de l'usine équipé uniquement d'un ampèremètre et d´un commutateur d´éclairage avec un disjoncteur d´allumage.
À partir de 1925, le bouton de démarrage a été ajouté.
Tous les autres instruments tels que le compteur de vitesse, l´éclairage des instruments, etc. ont été adaptés à l´époque ou plus tard, en partie par des exigences légales telles que la clé de contact, le commutateur de direction, etc.
Les Citroën 7.5 h.p. vendues en Angleterre ont été équipées d´un compteur de vitesse par l'importateur général à partir de l'automne 1925 environ.
Câblage électrique
Pour le câblage électrique, seuls des câbles tressés en textile noir (y compris les câbles d´allumage) ont été utilisés.
Ils ont été posés individuellement sans les faire passer dans des gaines de câbles.